Le glaucome représente actuellement la première cause de cécité en France.
Il se définit par une dégénérescence anormale du nerf optique ou neuropathie optique progressive, altérant la transmission du signal visuel jusqu’au cerveau.
L’apparition d’un glaucome se traduit par d’une détérioration irréversible du champ visuel, initialement périphérique, pouvant dans les stades évolués être responsable d’une baisse de la vision centrale.
QUELLES SONT LES CAUSES DE GLAUCOME ? QUI SONT LES PATIENTS CONCERNES ?
Le principal facteur de risque du glaucome est l’élévation de la pression intraoculaire déterminée par 3 facteurs :
- le taux de production de l’humeur aqueuse (liquide remplissant la partie antérieure de l’œil) par le corps ciliaire
- la résistance à l’évacuation de l’humeur aqueuse au niveau de l’angle irido-cornéen (réseau trabéculaire et canal de Schlemm)
- le niveau de pression veineuse épisclérale.
On distingue plusieurs formes cliniques dont la plus fréquente est le glaucome chronique primitif à angle ouvert. Il existe également d’autres formes primitives de glaucomes comme les glaucomes à angle fermé ou des glaucomes à pression normale. Il existe aussi des glaucomes secondaires à d’autres pathologies oculaires ainsi que des glaucomes induits par les médicaments.
Si le glaucome peut touché tout le monde, des facteurs de risque de glaucome chronique à angle ouvert ont été identifiés :
- l’âge avec un risque moyen de glaucome entre 55 et 75 ans même s’il existe des glaucomes congénitaux ou juvéniles,
- les antécédents familiaux de glaucome
- la myopie
- les cornées fines
- le syndrome obstructif d’apnées du sommeil
- les antécédents de traumatisme ou de chirurgie oculaire
- la mélanodermie
Ainsi vous avez connaissance de personnes atteintes de glaucome dans votre famille, il est recommandé de consulter régulièrement un ophtalmologiste pour vous faire dépister. De même, si vous êtes vous même atteint de glaucome, il est conseillé d’en parler à votre famille pour que vos proches se fassent dépister à leur tour.
Les facteurs de risque des glaucomes à angle fermé sont différents, le mécanisme initial étant principalement anatomique avec un angle irido-cornéen fermé ne permettant pas une résorption suffisante de l’humeur aqueuse.
COMMENT DETECTE-T-ON UN GLAUCOME ?
Le glaucome est une maladie qui, a son stade initial, ne donne aucun symptôme. Il est donc impératif de le dépister avant toute atteinte fonctionnelle et ce d’autant plus que le pronostic dépend de la précocité de la prise en charge.
On estime à en moyenne 50% les personnes atteintes ne se savant pas touchées.
Le dépistage passe par un examen ophtalmologique complet avec :
- prise de la pression intraoculaire
- mesure de l’épaisseur de la cornée
- examen de l’angle irido-cornéen par gonioscopie
- examen du nerf optique par le fond d’œil.
En cas de suspicion d’hypertonie intra-oculaire, ces examens sont complétés par d’autres examens permettant d’analyse la structure et la fonction de l’œil et du nerf optique :
- rétinophotographie
- Tomographie en Cohérence Optique (OCT) de la tête du nerf optique et des cellules ganglionnaires maculaires.
- examen du champ visuel
Ces examens doivent être répétés régulièrement afin d’apprécier l’évolution du glaucome, selon un rythme dépendant de la gravité de l’atteinte
COMMENT TRAITE-T-ON UN GLAUCOME ?
S’il n’y a pas de traitement curatif du glaucome, il existe plusieurs traitements permettant d’en ralentir l’évolution et ainsi d’éviter l’évolution vers la cécité.
On distingue les traitements :
- médicamenteux hypotonisants par gouttes
- physiques par laser (trabéculoplastie sélective au laser ou SLT pour le glaucome à angle ouvert, iridotomie laser pour le glaucome à angle fermé)
- chirurgicaux par chirurgie filtrante (sclérotomie profonde non perforante et trabéculectomie) ou chirurgie micro-invasive par dispositifs de drainage (appelés MIGS pour Minimally Invasive Glaucoma SUrgery).