La Dégénérescence Maculaire ou DMLA

La Dégénérescence Maculaire Liée à l’Age (DMLA) est la maladie ophtalmologique la plus répandue dans les pays industrialisés. Elle correspond à une dégénérescence de la macula. La macula est la zone centrale de la rétine qui sert à la vision fine centrale (utile notamment pour la lecture de petits caractères ou la reconnaissance des traits des visages). Elle a pour conséquence une baisse d’acuité visuelle plus ou moins rapide et plus ou moins sévère.

On distingue généralement 2 formes de DMLA, pouvant être intriquées :

  • Atrophique ou “sèche” dans laquelle on assiste à la disparition progressive des cellules du centre de la rétine (épithélium pigmentaire, puis photorécepteurs sus-jacents),
  • Exsudative, dite néovasculaire ou “humide” dans laquelle une prolifération de vaisseaux anormaux issus de la couche vasculaire située sous la rétine (appelée choroïde) pénètrent sous et dans la rétine, et la détruisent.

QUELLES SONT LES CAUSES DE DMLA ? QUI SONT LES PATIENTS CONCERNES ?

La prévalence globale de la maladie est de 1% avant 70 ans, 3% entre 70 et 80 ans, et 12% après 80 ans. En France, 4,4 millions de personnes sont atteintes de forme débutante, et 200 000 de forme évoluée. La fréquence est un peu plus en faveur des formes atrophiques.

Le risque que le 2ème œil soit également touché est de 10% au bout d’un an et de 42% au bout de 10 ans.

Le principal facteur de risque est l’âge. Les autres facteurs de risque sont :

  • Le sexe féminin
  • Les yeux clairs
  • L’hérédité multiplie par 4 le risque de développer une DMLA.
  • Le tabagisme
  • L’exposition aux UV (c’est pourquoi il est indispensable de porter des lunettes de soleil pour protéger sa rétine)
  • Les maladies cardiovasculaires
  • Les carences en oligo-éléments et en vitamines
  • L’obésité

COMMENT FAIT-ON LE DIAGNOSTIC DE DMLA ?

Symptomatologie

Le symptôme principal est un syndrome maculaire qui se traduit par une déformation ou une ondulation des lignes appelées métamorphopsies.

A un stade plus avancé apparait une tache centrale permanente (scotome). Le patient rencontre alors des difficultés dans sa vie quotidienne notamment pour les activités telles que la lecture, la conduite… toutes activités nécessitants la fixation du regard, la vision des détails ou la reconnaissance des couleurs.  

Ces symptômes se traduisent ainsi sur une grille d’Amsler

Lignes déformées et scotome au centre de la vision

Diagnostic clinique

Pour confirmer le diagnostic d’une DMLA, le médecin ophtalmologue a d’abord recours à divers examens qui permettent d’éliminer d’autres maladies responsables d’une baisse de la vision :

  • L’examen du fond de l’œil permet d’observer la rétine et la macula, à la recherche de signes de lésions.
  • L’examen de l’OCT (Tomographie par Cohérence Optique) permet de renseigner sur la structure de la rétine jusqu’au couches les plus profondes et sur la caractère atrophique ou exsudatif.
  • L’examen de l’OCT-Angiographie et l’ Angiographie à la fluoréscéine et ICG permettent de visualiser les vaisseaux anormaux.

COMMENT TRAITE-T-ON LA DMLA ?

Pour les formes débutantes atrophiques ou exsudatives, un traitement par supplément vitaminique associant vitamine E, vitamine C, zinc, lutéine, zéaxantine et Omega 3 a montré une certaine efficacité pour retarder l’évolution vers les formes plus avancées

Pour la forme atrophique, il n’existe actuellement aucun traitement médical, bien que de nombreux essais thérapeutiques soient en cours.

Pour la forme exsudative, le traitement référence actuellement représenté par les molécules anti-angiogénique dirigées contre le VEGF injectées directement dans le corps vitré de l’œil atteint.

L’injection est réalisée en consultation externe, dans des conditions d’asepsie oculaire, sous anesthésie topique, dans une salle dédiée au sein du centre.

Les schémas de traitement reposent sur une phase d’induction systématique de 3 injections consécutives à un mois d’intervalle puis un période de surveillance de 3 à 6 mois avec réinjection à la demande en cas de récidive exsudative. Par la suite différentes modalités de traitement sont possibles telles que :

  • le TAE, Treat And Extend (une injection est réalisée à chaque visite dès lors que l’intervalle de récidive de l’activité du néovaisseau est à peu près défini)
  • le PRN, Pro Renata (les visites sont plus rapprochées et l’injection est réalisée au plus proche de la récidive exsudative)

Il est préconisé de consulter en urgence en cas de baisse de la vision et ne pas attendre la visite de contrôle car plus le traitement est administré tôt, plus les chances de récupération visuelle sont grandes.

Prévention:

  • Une alimentation plus saine doit être adoptée pour limiter l’apparition de la DLMA. Favoriser les aliments riche en fruits, légumes verts (épinards, brocolis, choux…) et poissons gras (saumon, thon, maquereau…) sera très bénéfique.
  • Multiplier les activités physiques et sportives régulières pour limiter la sédentarité, autre facteur d’obésité et donc indirectement de DMLA
  • Arrêt du tabagisme contribue à un retour du risque proche de la normal. En effet, la dégénérescence maculaire liée à l’âge, est 3 à 4 fois plus élevée chez les fumeurs.
  • Faire contrôler sa vue régulièrement chez l’ophtalmologiste.

L’ophtalmologiste pourra vous prescrire des compléments alimentaires pour couvrir ou renforcer les besoins, notamment en présence de signes précurseurs de la maladie. Ces compléments alimentaires ne sont pas remboursés par l’Assurance Maladie.